Manifeste pour une République exemplaire
Au-delà du malaise de l’opinion, les sondages et les appréciations des médias révèlent une défiance envers la vie politique de la France. Il s’agit moins d’une critique des institutions de la Ve République que du rejet des comportements, des déviations et des dérives des pratiques politiciennes. Le système de représentation, encadré et noyauté par les partis politiques, parvient à confisquer abusivement le pouvoir républicain et ne se prête plus à la libre expression des citoyens en dehors du calendrier électoral.
Ce système est un obstacle majeur à la prise des décisions nécessaires aux réformes vitales de la nation. Or les Français qui subissent à la fois les dépenses publiques et les prélèvements obligatoires aspirent à retrouver la confiance républicaine, en donnant la priorité à l’éthique des comportements publics plutôt qu’à la multiplication des textes de loi et aux annonces fallacieuses et illusoires des mesures sans cesse reportées. Sont-ils prêts à saisir l’opportunité d’une grave crise pour poser les vrais problèmes, pour y voir clair et pour exiger l’exemplarité des dirigeants ?
Face à cette incertitude majeure, quelques initiatives expriment une forte attente de changement. En particulier l’appellation « République exemplaire » évoque l’attachement des citoyens à l’institution de la République, servie par les comportements irréprochables de la classe politique. En fait l’éthique républicaine apparaît comme un objectif pour l’ensemble des citoyens.
Les Français aspirent à être informés et éclairés par plus de vérité et d’efficacité, ils veulent plus de simplicité et de modestie dans le service de la nation, ils souhaitent être considérés par le recours au référendum et par le respect des valeurs fondamentales de la société. Il est donc nécessaire de dépasser les plaintes et les gémissements pour engager une démarche civique, motivée d’abord par le souci d’apaiser le climat des débats publics, pollué par le clivage des partisans entre les clans de droite et de gauche, qui entretiennent le malaise d’une guerre civile.
Dans les périodes de crise majeure, il est indispensable de mobiliser les citoyens sur l’essentiel, autour de la chose publique et en appui des réformes urgentes. La volonté populaire doit venir soutenir les pouvoirs publics. Cette démarche se veut proactive et s’inscrit à côté de celle des autorités politiques, dans la mesure où les objectifs de progrès sont loyalement partagés.
L’initiative de cette action civique est prise par quelques-uns de ceux, nombreux, qui ont accompli, en toute impartialité, une vie au service exclusif de la nation. Ils ont l’envie et le devoir de témoigner pour rechercher les pistes de solution face à la crise morale et politique.
De hauts responsables publics, dirigeants d’entreprise et personnalités reconnues animent un Collectif de compétences qui s’adresse aux personnes engagées qui pourraient apporter une contribution de qualité à cette démarche de renouveau républicain. La lettre ci-jointe d’appel à concours résume les termes de leur action. Plusieurs quotidiens ont accueilli leurs articles, notamment consacrés au non-cumul des mandats (Cf. en annexe)
Qui plus est, un Comité des sages, formé de personnalités de renom, apportera à l’équipe exécutive tout au long de ses travaux, lucidité et compétence.
Le Collectif est accueilli provisoirement par l’Institut de la communication sociale (ICOS – 58, rue Roger Salengro 92160 Antony – Tél. : 01 46 66 24 65), dont l’objectif est d’étudier le comportement des hommes et le fonctionnement des sociétés.
Le dispositif s’appuie en particulier sur l’opinion publique, et repose sur des processus pratiques. Des enquêtes périodiques permettent de mesurer les attentes et l’engagement des Français à l’égard des aspects essentiels d’une république exemplaire. Un baromètre éthique de la société en publie les avancements. Un processus interactif (blogue), ouvre l’échange sur les questions d’actualité, et peut entrainer l’adhésion d’interlocuteurs motivés.
La démarche n’a pas en premier l’objectif de trouver la solution aux préoccupations fondamentales du moment (lourdeur des impôts ; justice trop clémente ; immigration ; délinquance ; droits acquis ; …), mais d’initier les dispositions qui devraient empêcher les élus, malgré eux – et ce point qui relève du principe de la probité passive est fondamental – de s’adonner à des pratiques condamnables.
Les thèmes prioritaires de l’action sont innombrables. Une première initiative a été engagée, à titre expérimental et en raison de l’urgence de la réforme, sur l’opposition au cumul des mandats. D’importantes questions s’imposent par la suite. Ainsi, retenant celles qui heurtent au premier point nos concitoyens, par leur implication directe dans la vie de chaque jour ou l’atteinte aux fondamentaux de la démocratie :
Limiter le nombre de mandats
Réduire les dépenses indues : train de vie des élus ; nombre de ministres ; …
Faire la chasse aux privilèges : emplois réservés ; enveloppes à discrétion (la réserve parlementaire); associations subventionnées ; comités d’entreprise ; …
Contrôler et limiter les dépenses des collectivités territoriales (les nouveaux Palais de la République !)
…
Être d’une sévérité exemplaire pour toute infraction caractérisée à la probité représentative :
Situer le mensonge politique au sommet de la culpabilité
Interdire tout nouveau mandat aux élus condamnés
Supprimer toute subvention publique aux partis impliqués, par leurs membres, dans des infractions financières ou autres
S’opposer à tous conflits d’intérêt : élus rémunérés pour des activités privées ; …
…
Il va de soi que chaque sujet fera l’objet d’une étude particulière pour en révéler l’opportunité, ainsi que les conséquences à court et moyen terme de la mesure. Dans la mesure du possible, une approche multifactorielle de chaque cas pourra s’inscrire dans une approche psychosociologique du comportement humain, afin d’enrichir la science dont il relève.