« Pas un geste, pas un cillement qui ne m’engage à fond, qui ne fasse dévier ma vie », pourrait-on dire de la fonction présidentielle, en paraphrasant Aragon dans son Libertinage.
Les temps modernes ne dissocient plus vie publique et vie privée. Edward Snowden a dessillé les yeux des incrédules qui croyaient naïvement que leurs conversations, par le fil, les ondes ou la Toile, restaient discrètes. Comme leurs comportements par les mille satellites, drones, radars et autres caméras qui couvrent la planète.
Comment, le sachant, faire comme si on ne le savait pas ? Risque inconscient ? Risque mesuré, mais mal évalué ? Où risque suicidaire à l’instar du comportement des personnes recherchées qui parsèment leur chemin de marques de leur passage, pour se faire prendre, ne maitrisant plus leur destin ?
Cette fusion de l’être et du paraître, quand il s’agit de juger, sinon de jauger autrui, est innée en chacun d’entre nous. Ainsi, Plutarque, dans son Conseil aux politiques pour bien gouverner écrit il y a deux mille ans, nous éclaire : « La foule perce à jour, même ce qui semble enfoui très profondément chez les hommes politiques, leurs caractères, leurs intentions, leurs actions et leurs vies, et ce n’est pas moins pour ses habitudes privées que publiques qu’elle aimera ou admirera l’un, comme elle repoussera et dédaignera l’autre. »
Les neurosciences enseignent que le comportement d’autrui modifie celui du regardant. Et plus encore, se transmet génétiquement aux générations qui suivent, par la charge émotionnelle ressentie. On mesure ainsi le progrès apporté par les grands exemples, comme la régression induite par leurs contraires.
La gouvernance des États est comparative. On pèse chaque jour les bons points marqués par Barack Obama et Vladimir Poutine, Angela Merkel et David Cameron, avec un regard en sous main sur leurs vies privées. Les choses sont claires, et quand elles ne l’étaient pas, bon ordre y fut mis. Sur un tout autre sujet, Henry 1V sut changer plusieurs fois de confession pour l’intérêt du pays. Et, comme hier, La France vaut bien, sinon une messe, du moins de l’ordre en son logis !
Les présidents d’exception que le monde a connus ont ainsi été clairs sur leur image public-privé. Ce critère d’évaluation comportementale est devenu un indicateur fort de la lucidité et de la sagesse gouvernementale.
Le savoir répandu dans l’enseignement et tout au long de la vie, par une formation continue généreusement déversée par les médias, nous confère une lucidité et une compétence en constant progrès. Beaucoup de nos élites, qui ont parcouru le monde, auraient aujourd’hui la capacité à gérer un État, si l’opportunité leur était démocratiquement offerte. Plus encore que nos concitoyens, ils ne supportent plus les faux semblants, la médiocrité endémique et les fautes basiques d’une mauvaise direction. Au besoin, le changement viendra par la Toile, tant le pouvoir du nombre supplante tous les autres !
Et cette exemplarité attendue nous apparaitra, non parce qu’elle est la suprême vertu, mais parce qu’elle est simplement utile dans l’accomplissement de tout dessein universel.
Michel Le Net
Collectif République exemplaire
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République exemplaire oui ! mais comment faire adopter une vue de moyen ou long terme à une caste qui vit de court terme, cherchant une jouissance immédiate dans tous les aspects du terme, vivant la conquête d’un mandat comme une finalité et non comme le début d’une action lisible par le plus grand nombre dans une démocratie acceptée..
Les faits sont là, les discours sont creux, le malaise est grand dans les rangs des institutions : éducation, police plus que justice…voire au sein des familles sans chef.
Malgré tout, le rêve perdure et l’espoir est présent dans chacun d’entre nous car nous ne sommes pas encore assez délestés de ce que nous avons pour réagir et nous unir.pour affirmer l’exemplarité.
Quand nos enfants ne trouveront plus de travail et qu’ils n’auront plus de revenu compensatoire, quand nos biens et notre patrimoine ne seront plus entretenus, que nous prendrons conscience que nos racines culturelles ne sont plus que de lointains souvenirs, totalement étrangères à nous petits enfants, alors nous irons tranquillement vers une chaos nécessaire.
Faut-il attendre cette issue inéluctable pour faire réagir ?
Comment redresser un système sans plan ?
D’où peut venir cette volonté qui devrait rassembler les sages et éviter le gâchis ?
Pour le moment, le pays soupirant laisse accéder au pouvoir certains élus qui espèrent leur promotion : l’argent ou la position sociale, les deux pouvant parfois se confondre.
La démagogie et le mensonge s’étalent avec l’acceptation du plus grand nombre qui dans le même temps, essaie par tous moyens de déjouer les réglementations et de ce fait, se soustrait consciemment ou inconsciemment au financement du projet social.
Tenir un cap demande au capitaine et à l’équipage, une énergie et une veille inlassables. Ce rôle n’est plus assuré aux différents étages de la société française.
Affirmer des vérités demande aujourd’hui une force de caractère insensée.
Une remarque civique dans la rue comme à l’école, provoque lune réplique (voir l’exemple donné ci-dessus par le Maire Tardy), ou l’hilarité des gens irrespectueux des biens publics. Plus encore, dans l’entreprise donner et appliquer une directive est rapidement assimilé au harcèlement…
La tâche n’est pas facile mais n »est pas utopique !
Nous évoluerons par une reconnaissance de la valeur du travail et de son prix.
Retrouvons le goût de l’exactitude : savoir compter et orthographier, donner du sens au collectif. Tout cela est un commencement et non une finalité.
Le respect du chiffre et de la Lettre n’est pas une valeur réactionnaire mais seulement, le dénominateur commun objectif d’une société.
L’ordinateur et le web 2,0 sont des outils au service de notre culture et les utiliser comme véhicule est une opportunité, absolument pas contradictoire avec mes propos. D’ailleurs le numérique lui-même, impose une vraie discipline pour en tirer la meilleure utilisation possible.
Apprendre le bon sens aux élèves par des enseignants militants et soutenus pour la cause peut-être un espoir ?
Soit nos gouvernants montrent leur volonté d’expérimenter l’assainissement du système dans une affirmation d’actions simples, en demandant aux volontaires de tous étages de se déclarer pour les conduire et faire vivre un nouvel ordre, soit, eux ou leurs remplaçants ,seront vite débordés et nous feront payer le prix fort.
Dominique RIVIERE
Seraincourt 95
(Suite du texte à cause d’une erreur de manipulation)
Dans le domaine de l’enseignement il faut bien convenir que nous ne retrouvons plus l’autorité des Maîtres du passé.
La faute à qui ? force est de reconnaitre que nos enseignants ne se sentent pas suffisamment soutenus en partie par leur administration et il faut bien le dire par notre justice qui qu’on le veuille ou non reste dépendante du pouvoir politique, essentiellement par le fait que le Président de la République est d’abord un chef de parti politique.
Je ne rentrerai pas dans tous les mauvais, au plus mauvais exemples que peuvent donner une grande partie des membres des Etats Majors de la politique partisane, que je rejette en bloc. En effet il y aurait de quoi écrire un livre. par contre je ne citerai qu’une autre anecdote pour vous démontrer combien les mauvais exemples du haut des gouvernants marquent les populations depuis l’enfance :
– la France était envahie dans les médias par les affaires de Messieurs Noir et Carignon, un dimanche après-midi travaillant le courrier en mairie, par la fenêtre ouverte j’entends un groupe d’enfants de 6 à 8 ans qui chahutait avec éclats sur le perron. Je m’avance de la fenêtre pour constater que l’objet de leur plaisir était d’écorcer des troncs de 2 mètres de haut de jeunes prunus qui avaient étaient plantés deux ans plutôt.
Je les rejoint pour leur faire de sévères remontrances sur le « crime » à la nature qu’ils venaient de faire, leur expliquant que ces cinq jolis prunus ne pourraient plus se développer sans leur « peau ». Le plus hardi du groupe m’interpelle et me dit » croyez vous Monsieur le Maire que ce que nous venons de faire est plus grave que ce qu’ont fait Messieurs Noir et Carignon… ?
Je conclurai pour aujourd’hui en disant qu’il très urgent que notre société dans son ensemble retrouve le chemin de l’exemplarité, sinon dans de proches années, la société française se battra entre elle.
Gérard Tardy
Maire de Lorette
L’exemplarité en toutes circonstances !
Il s’agit de la clef de voute à rebâtir pour que la majeur partie de notre société se respecte entre ses différentes couches, qu’elles soient civiles, pratiquantes d’un culte, libres penseurs, athées, disons globalement laïques.
Tout cela passe en premier par le plus profond respect des autres, quelque soient leurs grades. En fait du plus petit au plus grand !
Ensuite, cela passe par le respect de la propriété d’autrui et du domaine public !
Gamin, mon défunt père, issu de la classe ouvrière, me disait un jour « pourquoi tu touches cette voiture, elle est à nous ? non ! alors arrêtes de la caresser d’envie … » Certes il s’agissait pour moi de satisfaire cette envie de posséder un jour une voiture (que mon père ne pouvait pas se payer), mais la leçon que j’ai reçue ce jour là a été pour moi un riche enseignement sur le respect de l’autre et de son bien !
Que constatons nous de nos jours ?
– dès l’école maternelle, un non respect de l’autorité des enseignants, assorti d’un grossier vocabulaire, de la part d’enfants qui mériteraient que de bonnes corrections. Il facile d’imaginer que leur éducation ne s’améliore pas arrivés à l’école primaire et cela se dégrade encore plus pour eux à partir du collège. Ce détestable malaise provient bien sur des éducations non transmises, déjà au niveau familial qui considère que l’enfant est Roi et que l’on a tout les droits. Mais on ne peut pas ignorer que la société n’est que le reflet de l’absence d’exemple donné par les plus hautes autorités de l’Etat.
Dans le domaine de l’enseignement