Michel Le Net
République exemplaire
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Une solution pour éviter le trop plein des criailleries dont nous abreuvent les parlementaires, en lieu et place d’alternatives réfléchies aux propositions du gouvernement en place, tient dans cette heureuse initiative des shadow cabinets en exercice dans maints pays « éduqués » : Australie ; Canada ; Québec ; Japon ; Royaume-Uni…
On n’invente rien à reprendre cette idée majeure, essayée sans grande crédibilité par quelques uns de nos partis politiques depuis un demi-siècle. Mais on peut beaucoup innover en lui donnant enfin une existence parfaitement identifiée.
Ce faisant, chaque ministre en exercice a face à lui un vis-à-vis aux idées alternatives. Pour le nucléaire ? Contre le nucléaire ! Pour le diesel ? Contre le diesel !… Pour un Produit National Brut (PNB) ? Pour un Bonheur National Brut (BNB) !
Une telle confrontation des idées ne peut s’exercer qu’entre gens de bonne éducation, et de bonne compagnie. Qui plus est, de bonne compétence et solides aux postes. Chaque parlementaire étant de facto membre d’une commission, en charge d’étudier, de part le monde, la meilleure solution aux préoccupations gouvernementales.
Reprenons l’exemple du diesel, d’une navrante actualité. Nos élus écoutent enfin les pneumologues qui leur expliquent (depuis plus d’un siècle) que nos poumons n’en veulent plus. Sauf à gonfler le trou de la Sécurité sociale, et accélérer notre rendez-vous terminal outre-tombe. Ils parcourent la planète pour s’inspirer des États qui l’ont mis au rebus. Le Japon, connaissent-ils ? Et font rapport de leurs missions.
Il n’est pas de peuples sourds à une argumentation raisonnée, expliquée comme le faisaient nos maîtres d’école à leurs élèves assidus, il y a deux siècles. L’échec de la persuasion n’est pas là. Il est dans l’incapacité de ceux qui en ont la charge de bien faire leur travail.
La confrontation – terme que je privilégie à celui d’opposition, qui porte en lui ce coté névrotique du combat absolu, et qui se nourrit d’une perversité démoniaque à médire plutôt qu’à construire – alimente le progrès. La joute est réelle. Et l’opinion a tôt fait de choisir le meilleur camp.
Au diable cette débauche de terminologies parfaitement incompréhensibles aux forces vives de la Nation, qui trouvent leur bonheur sans passer par l’Ena. La transition énergétique, comme le pacte de responsabilité, et mille autres expressions aussi fausses et vides de sens que l’on dirait sortir du parfait manuel de la « poudre aux yeux » !
Nous souhaitons un gouvernement qui gouverne, et des parlementaires, de l’engeance au pouvoir comme de ceux qui n’y sont pas, qui tous œuvrent pour le bien commun. Ainsi des gouvernements alternatifs apporteraient la contribution complémentaire que l’on attend d’eux, puisque élus pour ce faire.
Puissent nos politiques, un jour prochain, faire vivre cette raisonnable initiative !