Que les parlementaires justifient d’abord leurs dépenses, puis le fassent pour leur Parti

Michel Le Net
République exemplaire
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  Quel pays, la Suède traite-t-elle de République bananière, pour permettre à leurs parlementaires d’utiliser comme bon leur semble l’argent public ? La France, qui par cette  libéralité pousse à dépenser davantage, alors que des frais engagés contre remboursement auraient la vertu contraire.  !

  Dans quel pays le Président de l’Assemblée nationale (AN) refuse-t-il d’exiger le contrôle des dépenses des parlementaires ? La France !

  Pour quelle raison des ministres et parlementaires britanniques ont-ils du démissionner en 2009 ? Pour le scandale de leurs notes de frais !

    Et pourtant, le principe de l’égalité devant l’impôt s’applique à tous. Il oblige les personnes publiques comme privées à justifier leurs frais professionnels. Pour ces derniers, plus encore, l’obligation de transparence des fonds publics est inscrite dans la Constitution (Article 14 de la Déclaration des Droits de l’Homme). Enfin, suivant Richelieu, nous savons que « Faire une loi et ne pas la faire exécuter, c’est autoriser la chose qu’on veut défendre ! »

  Mais rien n’y fait. Le poids du privilège est tellement ancré dans les mœurs de nos élus qu’il fait partie de leur ADN. 5 770 euros pour les députés et 6 412 pour les sénateurs valent bien une messe. Le Président de l’AN se dit offusqué que l’on demande à ses mandants d’être respectueux des lois… que lui-même à la charge de faire appliquer !

  Cependant de louables initiatives émanent de vertueux parlementaires. Ainsi Charles de Courson, député de la Marne, présente le projet de justifier les dépenses professionnelles et soumettre à l’impôt le reliquat de l’Indemnité de représentation et de frais de mandat (IRFM). L’Assemblée refuse. Le monde à l’envers !

  De même, un récent amendement de René Dosière, député de l’Aisne, retenu cette fois par l’Assemblée, exige que les collectivités territoriales votent la mise à disposition à leurs agents d’avantages en nature, telle que des voitures de fonction…

  Forts de tels progrès dans l’exercice du pouvoir, nous ferions l’économie de navrants spectacles, tels celui où l’on voit d’anciens Premiers ministres pleurer sur la malhonnêteté qui prévaut dans la gestion de leur propre Parti ! N’ont-ils rien d’autre à faire que de s’occuper de telles questions de basse comptabilité ?

  Nous sommes individuellement responsables de ces outrances. Nous les tolérons. Jusqu’à quand ?

  Commençons par devenir exemplaires sur le détail, pour l’être demain sur l’essentiel !

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