Pour une Charte d’Etat et un Défenseur des devoirs chargés de prévenir et condamner les déviances politiques !

Michel Le Net

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L’affaire ne méritait pas tant d’émoi. Cependant le vol à Berlin du Premier ministre a conduit à l’hystérie médiatique que l’on sait. Tant d’échos pour cela ne révèle-t-il pas une évolution bénéfique de notre République ?

On est habitués, mais rien n’y fait. Délinquances, corruptions, scandales en tous genres, condamnations et emprisonnements politiques se succèdent. Et l’on n’a pas trouvé le remède à ces indignités. Ou, plus exactement, le rejet des outrances par nos compatriotes n’a pas encore atteint le niveau d’intolérance qui conduirait à pourfendre le délinquant comme il se doit.

La recherche avancée en neurosciences, pour ne pas dire en neuroéthique, nous enseigne que le modèle sous les yeux façonne le regardant. Nous modelons notre personnalité sur celles que nous montre l’écran. Plus encore, notre descendance s’imprègne inconsciemment du malfaire que déverse l’actualité, par cette faculté cachée de notre organisme qu’est la transmission épigénétique.

Ne réagissant pas à la hauteur qu’il faudrait pour que cessent ces scandales, notre permissivité à l’égard de l’incivisme nous rend coupables de sa reconduction à venir. Ainsi alimentons-nous en toute conscience la suite des évènements qui conduisent à la répétition du désordre : scandale / hystérie médiatique / contagion émotionnelle / transmission génétique individuelle / résurgence du phénomène.

Sans doute nos élus de haut rang ne réalisent-ils pas qu’une conduite indigne génère à terme de telles déviances entretenues par notre cerveau social et ses fameux neurones miroirs.  Serait-ce une faiblesse de la formation énarquienne ? On n’ose l’imaginer, tant les conséquences du mal sont évidentes. Cette prise de conscience devrait bien être en première ligne de cette formation !

Quel remède au mal ? D’abord une volonté d’avancer dans la voie. Le plus difficile, bien que la tâche ne soit pas surhumaine. Mais comme Goethe, aimons ceux qui rêvent l’impossible !

Pour éviter le mal, on commence par une Charte d’État qui traite du bon comportement des élus et dirigeants politiques.  Comme le proclame Louis-Philippe en 1830 « Elle sera la vérité ! » Sans s’intéresser aux détails du projet, le texte énonce les interdits majeurs (népotisme, abus de pouvoirs, …) que l’opinion publique voue aux gémonies.

Pour les intéressés pour qui les vertus républicaines sont étrangères à leur quotidien, un Défenseur des devoirs instruit des déviances médiatiquement révélées. Ce curateur est saisi – ou se saisit lui-même – des comportements inéthiques (L’actuel Défenseur des droits procède ainsi, et ses préoccupations sont assez proches). On peut aussi imaginer un collectif de sages ayant cette responsabilité, dans l’esprit du Conseil des Global Elders créé par Nelson Mandela.

Si l’on veut contrer cette anormalité politique, ensemble, exigions-le. L’on ne fait de grandes choses que si, tous ensembles réunis, nous sommes aussi Grands. Les changements profonds qui ont marqué notre Histoire l’ont été parce que les peuples réunis en ont compris le sens, et l’ont voulu.

Souhaitons-nous être conduits par de hommes de qualité ? Levons le doute. Des solutions existent. Sinon ces désordres de la pensée et des actes continueront jusqu’à leur rejet vomitif un prochain jour !

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